Le 5 décembre 2008 une jeune femme de 26 ans, Amélie, se présente à la brigade des mineurs de Paris. Elle vient porter plainte contre deux hommes, Guido et Romain. Elle les accuse de l’avoir violée neuf ans plus tôt, dans la soirée du 19 novembre 1999, à Paris dans le studio de Guido. Elle avait 17 ans et eux à peine 20. Lire la suite « « A-t-elle été humiliée ou violée ? » »
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Couple dépeceur (4/4) : la nounou condamnée à 20 ans de réclusion, le mari acquitté
La cour d’assises de Paris a condamné vendredi 22 janvier 2016 à 20 ans de réclusion criminelle la nounou chinoise – qui a tué les parents d’un bébé mort accidentellement pendant sa garde – et acquitté son mari – qui l’a aidée à faire disparaître les corps.
20 ans pour elle et l’acquittement pour lui, le verdict est tombé tard vendredi 22 janvier, après plus de sept heures de délibérations. Les six jurés parisiens et les trois magistrats de la Cour d’assises ont finalement suivi les réquisitions de l’avocat général qui demandait de condamner la nourrice, Hui, pour homicides volontaires, et d’acquitter son mari, Te, tous deux accusés d’avoir tué les parents du petit Lucas, décédé accidentellement à l’âge de deux mois et demi.
« Une agression sauvage »
Dans le public une cinquantaine d’intéressés tendent l’oreille, ce vendredi matin, au dernier jour du procès « des dépeceurs chinois ». La star du barreau de Lille, Eric Dupond-Moretti, est venue défendre le mari (Te). Lire la suite « Couple dépeceur (4/4) : la nounou condamnée à 20 ans de réclusion, le mari acquitté »
Couple dépeceur (3/4) : « Elle a trouvé de l’énergie dans le désespoir »
Le 3e jour du procès des « Chinois dépeceurs » était en majeure partie consacré à l’interrogatoire de Hui, qui s’accuse d’avoir porté les coups de hachette sur un autre couple, et de Te, qui dit l’avoir aidée à enterrer les corps.
La présidente Jacqueline Audax avait prévenu les jurés avant que ne débute la session d’assises :
« Vous pouvez changer d’avis. C’est difficile : vous pouvez avoir le sentiment de ne pas savoir ».
Qu’ont-ils ressenti, après avoir successivement vu les photos des victimes, puis écouté Hui et Te pleurer, l’une avouant avoir tué ce couple qu’elle appréciait et l’autre n’avoir pas su empêcher « un engrenage infernal », comme il dit, depuis la mort accidentelle du bébé jusqu’à la scène de lutte qui coûtera la vie aux parents ?
Pour connaître les circonstances du crime : « Elle a lancé la hache sur le père«
Les interrogatoires des deux accusés permettent de lever le doute sur certains mystères qui demeuraient encore au 3e jour du procès. Lire la suite « Couple dépeceur (3/4) : « Elle a trouvé de l’énergie dans le désespoir » »
Deux syndicalistes CGT-Energie condamnés pour entrave à la liberté du travail
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné le 12 janvier 2016 deux syndicalistes CGT et relaxé trois autres à la suite d’un conflit social intervenu en 2008 dans une agence commerciale d’EDF.
Un pas supplémentaire vers la pénalisation des mouvements sociaux vient d’être franchi à l’issu du procès qui opposait plusieurs syndicalistes CGT à ERDF.
Serge et Franck sont tous deux reconnus coupables d’entrave concertée à la liberté du travail, avec menace pour le premier, mais aussi avec violence ou voie de fait pour le second, et condamnés à 1 000 euros d’amende avec sursis chacun.
Ils devront verser un euro de dommages et intérêts à chacune des parties civiles : deux cadres ainsi que les sociétés ERDF et GRDF.
Trois autres prévenus ont été relaxés.
Pour protester contre un licenciement jugé abusif, les militants avait bloqué l’activité d’une plateforme commerciale pendant deux jours en février 2008 et exercé une pression psychologique traumatisante sur deux chefs de service.
« Le parquet ne devrait pas interjeter appel d’une telle condamnation », prévoit Me Gosset, l’avocat des syndicalistes, espérant que Franck ne subira pas de sanction disciplinaire supplémentaire au sein de l’entreprise, Serge étant aujourd’hui retraité.
Les peines paraissent légères en comparaison aux neuf mois de prison fermes et quinze avec sursis dont ont écopé huit ex-salariés de Goodyear pour séquestration le même jour à Amiens.
« Celui-là, ce n’est pas un salafiste »
Comparutions immediates, chambre 23-2
Cette nuit-là, vers deux heures du matin, Fayçal titube à quelques pas du commissariat de la Goutte d’Or, dans le 18e arrondissement. Tout à fait éméché, il sourit, hoche la tête et… garde une main dans la poche. Il n’en faut pas plus aux policiers pour le contrôler puis le chasser un peu plus loin. Mais Faycal revient provoquer les agents : « Hallahou Akbar ! T’inquiète, j’ai des 762 ! Allahou Akbar ! » Il finit le week-end au poste, non sans avoir résisté, et le voilà devant le tribunal.
Le procureur : C’est quoi 762 ?
Fayçal : C’est une arme.
Le procureur : Quoi comme arme ?
Fayçal : Une kalachnikov.
Le procureur : Les policiers savent ce que c’est, eux.
Fayçal : Oui c’est sûr. Mais c’est dans la chanson.
C’est dans la chanson du rapeur Lacrim, que Fayçal écoutait au pied du commissariat. Il n’a fait que chanter les paroles à haute voix, confirme son avocat :
« Celui-là ce n’est pas un salafiste. Il boit, il fume, il… il sort. (…) Huit mois avec mandat de dépôt, pour quoi ? Pour une chanson fredonnée ? »
Dans le box des prévenus, Fayçal pleure et jure : « J’ai jamais émis d’apologie ! »
En fin de garde à vue, les policiers ont renoncé au chef de prévention d’apologie du terrorisme et déféré Faycal pour menace et rébellion. Son casier judiciaire ploie sous les condamnations pour violences, menaces, outrages… La dernière date de mai 2015 : 8 mois fermes et 10 avec sursis après avoir menacé de mort un policier. Il suffit aujourd’hui au procureur de requérir la révocation du sursis.
Fayçal est relaxé pour les menaces mais condamné pour rébellion à 5 mois fermes, sans mandat de dépôt : il devra se présenter devant un juge d’application des peines et, surtout, éviter les provocations.
« La police est là pour ça. »
Comparutions immédiates
Les trois magistrats du tribunal se sont réparti les dossiers et dirigent l’audience à tour de rôle. C’est au tour de la présidente. Elle reste immobile, sans expression mais sa voix porte. Elle voudrait calmer l’agitation qui a saisi les avocats et l’interprète.
La présidente (à Mohammed) : Vous êtes la victime ?
Mohammed : …
La présidente (à tous les autres) : Si je vous dérange, vous me prévenez !
Un avocat : On cherche le prévenu.
La présidente : Il est là !
L’avocat : Mais non, c’est la victime.
La présidente : Ah c’est la victime ? Et le prévenu ?
L’avocat : Le prévenu ne s’est pas présenté.
Le prévenu, Rachid, n’a pas répondu à sa convocation car il est sans papier. Et sans logement fixe depuis qu’il a été chassé de l’appartement coloué avec Mohammed, la victime, rue Saint Fargeau, Paris 20e. Il est parti sans avoir payé ses loyers, ni rendu les clefs et plein de menaces envers Mohammed. Il a déjà été jugé pour menace et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de se présenter rue Saint Fargeau.
Une nuit, il revient pourtant avec deux amis, « pour fumer du cannabis », raconte Mohammed :
Il m’a menacé d’un couteau. Il a dit qu’il se foutait de tout. Il a répété deux ou trois fois : Je vais te tuer ! Toujours avec le couteau dans la main, il m’a cogné la tête contre le miroir.
Mohammed se réfugie au commissariat, accompagné d’un voisin qui pourra témoigner. La police retrouve Rachid quelques rues plus loin. Mais aucune plainte pour menace n’est enregistrée, ce qui rend les juges impuissants. Seule l’interdiction d’approcher le logement peut aujourd’hui donner lieu à condamnation.
La présidente à Mohammed :
– Pourquoi vous n’avez pas porté plainte ?
– Je n’ai pas compris la procédure.
– Si vous aviez porté plainte, il aurait été convoqué et mis en détention tout de suite.
– C’est pour ça que je me présente aujourd’hui.
– Il n’est pas là aujourd’hui. La prochaine fois qu’il viendra – il va sans doute revenir -, vous portez plainte.
– Je veux être protégé.
– La police est là pour ça.
– Et surtout pour récupérer mon loyer…
– Le tribunal n’est pas saisi pour ça.
Il condamne Rachid à 6 mois de sursis et une interdiction du territoire de deux ans. « Si Monsieur porte plainte en cas de nouvelle menace, les six mois peuvent être révoqués » précise la présidente à un Mohammed furieux.
Pierre Anquetin