France 3 a diffusé un reportage sobrement intitulé Crimes & châtiments sur une session d’assises à Beauvais. Parmi les procès, celui de Jeannot. Il est alcoolique. Un soir sa femme lui annonce qu’elle va le quitter. Il veut l’en empêcher, il l’enferme. Il est complètement soûl quand elle tente de s’échapper. Il lui tire dessus avec une carabine à plombs. Blessée, elle parvient à se réfugier chez les voisins. Lui se retranche dans son pavillon, tire sur les gendarmes. Le GIGN finira par le maîtriser.
En plus de l’équipe de France 3, Florence Aubenas, journaliste au Nouvel Observateur, est également présente au procès de Jeannot. Elle commente :
« Là on lui reproche la façon dont il regrette : « regardez, il n’a même pas des vrais regrets ! » Qu’est ce qu’on sait des regrets qu’il a ? De la façon dont il peut les exprimer ? Il a reconnu ce qu’il lui a fait, il lui a écrit des excuses en prison… Qu’est ce qu’on peut savoir, nous, des regrets ? Il ne joue pas, il ne donne pas une façade sociale de ce que sont les regrets ou de ce qu’on voudrait qu’ils soient. C’est vrai dans la vie… mais ici, en 48 h, on joue 15 ans de prison. Donc il y a un concentré, un précipité des choses où on a intérêt à ne pas rater ses répliques, hein ! »
Peu après Jeannot pleurera devant les jurés. « C’est vrai que quand j’ai bu, je suis, comment dire, pas quelqu’un de bien ». La présidente laissera le silence s’installer pour que l’écho des regrets porte bien.
Après une défense maladroite il écope de 10 ans ; il en a déjà fait 4 et c’est un détenu sans histoire…