Stéphanie s’approche de la barre : les billes accrochées à son sac à main claquent à chacun de ses pas. Montée sur de hauts talons en plexiglas, elle fixe le président qui ne la regarde pas :
« Vous êtes née en 1965 à Saint-Brieuc. En 2005 vous avez été appréhendée pour conduite en état d’ébriété avec 0,76 g d’alcool dans le sang au lieu de 0,40. Vous avez été condamnée à 2 mois de prison avec sursis. Mais vous avez fait appel. Avez-vous aujourd’hui des éléments nouveaux à nous apporter ? »
Stéphanie : Oui j’en ai. Il était 4 h du matin. J’étais en train de regarder ma voiture quand le car de flics est arrivé. Ils m’ont fait souffler et voilà. Personne ne m’a vue dans ma voiture.
Le président : Mais selon le rapport d’interpellation vous avez déclaré avoir eu un accident matériel. Vous-même avez dit à la police que vous aviez percuté un scooter… Vous conduisiez nécessairement…
Stéphanie : En tout cas, ils ne m’ont pas prise en flagrant délit !
Le procureur : « Pas vu, pas pris » c’est une règle chez les délinquants mais pas chez ceux qui respectent la loi ! Il est établi que Madame a conduit dans un état alcoolisé.
Stéphanie : Je ne suis pas une délinquante ! Oui, j’ai un casier et alors ? C’est pas la peine que je parle si je suis déjà coupable.
Le président : Eh bien, ne parlez pas…
Les 2 mois de sursis sont confirmés, assortis de 800 € d’amende et d’un an de suspension de permis.
« Et si vous payez dans les 30 jours, vous avez moins 20 % sur l’amende ! » ajoute la greffière quand Stéphanie tourne les talons.