Dans les couloirs aussi, il y a les initiés et les autres. Ceux qui connaissent le plan du Palais et les égarés. Ceux qui distinguent les chambres de la Cour d’appel des chambres correctionnelles et ceux qui les confondent.
Les premiers filent droit à petits pas de soldat. Ils ont bien calculé leur itinéraire, arrivent à l’heure. Ils savent que la 24e chambre de la cour d’appel se situe dans le local de la 10e chambre… escalier A, 1er étage, juste après le vestiaire des avocats.
Les seconds glissent d’un panneau à l’autre. Ils zigzaguent entre les colonnes, hésitent, paniquent quand approche l’heure de leur audience : « Je suis convoqué à la 1re chambre à 9 h mais il n’y a personne… » Et finissent par s’en remettre au premier venu pour les orienter. Parvenus devant la bonne salle ils trouvent porte close et paniquent à nouveau. Rassurés par un gendarme, ils se figent sur un banc, le corps ramassé, aux aguets. L’attente commence avant l’audience.